Bruno Poucet

Biographie

Après un doctorat obtenu en 1981 et un séjour de recherche postdoctorale au Canada et aux USA, j'ai été recruté au CNRS en 1985. Promu directeur de recherche en 1996, j'ai pu animer une équipe de recherche centrée sur les bases neurales de la cognition spatiale, qui s'est développée petit à petit et compte actuellement une dizaine de membres. De 2002 à 2017, j'ai dirigé le Laboratoire de Neurosciences Cognitives de Marseille, et de 2008 à 2017 l'Institut Fédératif de Recherche "Sciences du Cerveau et de la Cognition".

Mon domaine de recherche concerne les bases cérébrales de la navigation et de la mémoire spatiale chez les rongeurs. Le réseau neuronal étudié comprend l'hippocampe et plusieurs régions corticales dont le rôle est étudié grâce à différentes techniques incluant entre autres l'inactivation de régions cérébrales spécifiques et l'enregistrement de l'activité électrophysiologique unitaire chez l'animal en comportement. Je me suis particulièrement intéressé à la façon dont les cellules principales de l'hippocampe sont impliquées dans la navigation spatiale et dans la mémorisation des emplacements qui constituent le but des déplacements orientés. Dans le même esprit, j'ai aussi travaillé sur les activités neurales du cortex préfrontal. Au fil des années, je me suis intéressé à d’autres aires cérébrales (cortex visuel, pariétal, et dernièrement rétrosplénial, ainsi que différents noyaux thalamiques). J'ai aussi eu la possibilité de développer une activité de modélisation grâce à plusieurs collaborations avec des ingénieurs et des roboticiens. Bien qu'à la retraite depuis quelques mois mais ayant obtenu l'éméritat, je continue à participer de façon épisodique à l'activité scientifique de l'équipe !

Quelques articles pour accompagner votre écoute…

Dans la première partie de cet entretien, Bruno Poucet évoque les personnages scientifiques qui ont marqué sa vie de chercheur, comment ils ont influencé ses recherches au cours de son doctorat, puis ses post-docs aux Etats-Unis et au Canada et comment il a pu monter son premier poste d’électrophysiologie à Marseille.

Dans la deuxième partie, Bruno cite rapidement les différents modèles qui ont influencé ses recherches et comment il a contribué à la réflexion portant sur la nature de la représentation spatiale chez l’animal en étudiant, d’abord, les cellules de lieu hippocampiques et, ensuite, le rôle complémentaire d’autres structures cérébrales, comme le cortex préfrontal. Qu’en pense-t-on 30 ans plus tard ?

Enfin, dans la troisième partie, Bruno nous donne son point de vue sur l’évolution du métier du métier de chercheur depuis son recrutement au CNRS en 1985 jusqu’à son éméritat en 2021 : les changements sont colossaux !