Les dysfonctionnements phonétiques et/ou phonémiques dans l’aphasie, chez l’enfant et chez l’apprenant d’une langue seconde : Une tentative de simplification ? Erreurs, Contraintes structurales et/ou Stratégies Palliatives by Jean-Luc Nespoulous

Les dysfonctionnements phonétiques et/ou phonémiques dans l’aphasie, chez l’enfant et chez l’apprenant d’une langue seconde : Une tentative de simplification ? Erreurs, Contraintes structurales et/ou Stratégies Palliatives

La lésion cérébrale qui provoque une aphasie engendre certes ipso facto un déficit linguistique. Ce déficit ne se caractérise cependant pas, dans la très grande majorité des cas, chez ces patients, par une « perte de compétence », comme l’avait cru R. Jakobson sur la base de données cliniques rapportées par d’autres (K. Goldstein et A.R. Luria, en particulier) et très largement « sur-interprétées » par lui-même !

Il n’est qu’à voir, pour s’en convaincre, la variabilité des « erreurs » réalisées par un même patient (en situation de production de mots, par exemple) pour constater que ses productions sont la résultante de problèmes de « performance » ou de « traitement », souvent comparables à ceux que peut connaître, au quotidien quoique à un moindre degré, tout locuteur non-aphasique (Cf. les travaux de V. Fromkin (1973), M. Garrett (1980).
Nous tenterons, dans notre exposé, de montrer en quoi les « erreurs » produites par les aphasiques – aux plans phonétique et phonémique –, en dépit de leur variabilité intra-individuelle, inter-tâches… – se trouvent néanmoins contraintes par les propriétés structurales de leur langue maternelle.

Jean-Luc Nespoulous

(Professeur Emérite en Sciences du Langage Université de Toulouse Institut Universitaire de France)