Jonathan Grainger

Dans la première partie de cet entretien, Jonathan Grainger décrit son Intérêt pour les mathématiques puis pour la psychologie expérimentale grâce aux livres de Miller, d’un côté, et Lindsay et Norman, de l’autre, sur le traitement de l’information, en passant par un mémoire de Master sur la méditation chez les moines bouddhistes… Jonathan a appris le français puis a été professeur d’anglais à Paris ce qui a motivé son intérêt pour l’apprentissage d’une langue seconde et l’a conduit à réaliser une thèse sur le bilinguisme au Laboratoire de Psychologie Expérimentale de Paris sous la direction de Juan Ségui, un scientifique exceptionnel, puis un post-doc au Pays-Bas, grâce aux conseils de Kevin O’Regan

Dans la deuxième partie, centrée sur les modèles dominants et leur évolution, Jonathan considère les modèles de Broadbent et de Morton et, surtout, le modèle d’activation interactive de McClelland et Rumelhart, dont JG a proposé une version adaptée au bilinguisme. JG s’est ensuite intéressé aux modèles PDP, connexionnistes avec représentations distribuées, apprentissage par back propagation et plus récemment « deep learning ». Comment comprendre ce que le réseau a appris ? Les discussions autour des concepts localiste ou distribué sont peut-être des faux-débats ? Les travaux actuels de JG sont centrés sur le connexionnisme localiste avec un traitement des mots en cascade et interactif. Et si la position modulariste avait enfin disparu !

Grâce à la première bourse reçue de l’ERC, Jonathan a travaillé sur le codage orthographique en développant un modèle spécifique basé sur les bigrammes ouverts : comment passe-t-on de la lecture des lettres à la lecture des mots ? La deuxième bourse ERC est un changement de dimension, du mot vers la phrase. Jonathan a remis en cause le modèle dominant de Rayner, un modèle séquentiel, mot à mot, de la lecture, en proposant et en vérifiant l’hypothèse qu’un lecteur expert traite plusieurs mots en parallèle…

Enfin, dans la dernière partie, Jonathan nous donne ses impressions quant à l’évolution de la manière de faire de la recherche. « Je dois tout au CNRS « ! Un changement majeur est survenu grâce au financement sur projet, ANR, ERC..., qui a surtout permis le financement des post-doc mais le montant du financement de l’ERC est exagéré… Le côté positif est que la plupart des doctorants et post doctorants qui ont travaillé avec lui ont maintenant un poste permanent. Grâce aux ERC, Jonathan a aimé le travail en équipe ! Et oui, absolument, il replongerait sans hésiter dans l’aventure de la recherche, au CNRS !...

Quelques articles pour accompagner votre écouteGrainger-Dufau-Ziegler, Grainger-TICS2008, Mirault_et_al_2018_PsychologicalScience, Snell&Grainger-TICS-2019

 

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