Biographie
Après avoir suivi un double cursus en informatique et en linguistique, j’ai obtenu mon doctorat d'informatique en 1990, dans le domaine du traitement automatique des langues naturelles, entre Montréal et Marseille. J’ai ensuite été ingénieur de recherche à l’EPFL (Lausanne) avant d’obtenir un poste de Maître de Conférence l'Université de Neuchâtel (Suisse). J’ai intégré le CNRS en 1993 et ne l’ai plus quitté. J’ai eu au cours de ma carrière plusieurs responsabilités : directeur du laboratoire 2LC à Sophia Antipolis, puis du laboratoire LPL à Aix, directeur du Labex BLRI puis de l’Institut Convergence ILCB. J’ai également assuré de nombreux mandats électifs à l’Université comme au CNRS.
Mon domaine de recherche est la communication humain-machine en langage naturel, je travaille plus particulièrement sur la modélisation et le développement de systèmes permettant de décrire les processus d'interaction. Mes travaux portent actuellement sur l'étude de l'interaction naturelle multimodale, l'analyse des facteurs de complexité du traitement linguistique, leur modélisation et leurs bases cérébrales. Je réfléchis au développement d'une théorie générale du langage permettant notamment de répondre à ces problématiques. J'ai été responsable de nombreux projets de recherches, dont l'un a conduit à la création d'une start-up dans le domaine de l'aide à la communication pour personnes handicapées.
Quelques articles pour accompagner votre écoute… (ajouter les articles sur le site web)
Dans la première partie de cet entretien, Philippe Blache décrit les rencontres « linguistiques » et « informatiques » qui l’ont conduit à mener d’emblée des recherches interdisciplinaires alliant ces deux domaines. Il nous montre notamment comment les travaux de Chomsky et Sag sur la syntaxe et sur la notion de contrainte ont joué un rôle fondamental, non seulement en linguistique, mais aussi en informatique théorique.
Dans la deuxième partie, Philippe souligne l’importance des courants générativistes qui ont, et qui occupent encore, une position dominante en linguistique avec des implications fortes sur les recherches conduites en psycho- et neuro-linguistique. Mais il insiste surtout sur l’importance des études portant sur le langage naturel, sur les usages, l’importance des gestes et la prise en compte d’informations très variées pour produire et comprendre le langage, sur l’apprentissage automatique et multimodal. Comment fait-on pour travailler sur des données naturelles ?
Enfin, dans la troisième partie, Philippe montre que sa passion pour la science est intacte même si des problèmes de fond, concernant notamment le pilotage de la recherche et le manque de postes, à l’université aussi bien qu’au CNRS, rendent de plus en plus difficile le métier de chercheur·se.